Musique dans les oreilles, j’écoute en boucle All the Things Lost de MS MR depuis ce matin. J’aimerais que vous l’écoutiez aussi en lisant ces lignes. J’ai toujours eu un rapport très particulier à la musique. Je me souviens toujours avec qui j’étais, comment je me sentais et ce que je ressentais avec chacun des sons qui m’ont marqué. J’écoutais cette chanson en lisant tous vos messages suite à mon dernier article, et à partir d’aujourd’hui, je l’associerai toujours aux émotions que j’éprouvais en les lisant.
La puissance de vos mots m’impressionne. Comment, à travers un écran, parvenons-nous à transmettre autant de messages ? Ce que je ressens en vous lisant est certainement ce que vous ressentez lorsque vous lisez ce que j’écris ici ou là.
Vous savez, me retrouver derrière cet écran et ce clavier, dix ans après, là où tout a commencé… Je ne sais pas comment expliquer cette énergie qui est en moi. Elle me fait du bien et, en même temps, elle me libère. Elle me libère d’un silence dans lequel je m’étais enfermée. J’ai intériorisé tout ce que je ressentais depuis toujours et j’ai toujours trouvé refuge dans l’écriture. Ça a toujours été plus simple d’écrire que de parler pour moi, sauf que j’écrivais seule, face à mon clavier, sans jamais rien poster, par pudeur. Trop de choses à dire, trop de choses à rattraper. Mais finalement, si on ne se lance pas, on ne le fera jamais. « Jamais » n’est pas un mot que j’aime avoir dans mon vocabulaire. « Ne jamais dire jamais » est si vrai pour moi, moi qui ne suis pas rancunière, moi qui passe au-dessus de tellement de choses. Même si je garde une trace dans mon esprit, j’ai toujours été ainsi.
J’ai souvent cherché à comprendre pourquoi j’agis comme ça, justement. Je suis certaine que cela traduit quelque chose de plus profond. Je suis à la fois très dure, remplie de principes — c’est d’ailleurs un sujet sur lequel nous reviendrons plus tard, car je pense que cela a été la grande « découverte » de mon année 2024 : « mes principes ». Et pourtant, à la fois si laxiste sur plein de sujets que la majeure partie de mon entourage ne pardonnerait pas.
J’ai toujours eu du mal à comprendre cette ambivalence en moi. La première fois que je suis allée voir ma psy, en mars ou avril de l’année dernière, je suis arrivée en disant : « Je veux être moins exigeante envers mon entourage. » C’est assez contradictoire, puisque très souvent, je ne le suis pas du tout, et c’est ce qu’on me répète souvent.
En fait, je crois que ma problématique, après un an et demi de psychanalyse – qui n’a d’ailleurs porté qu’en partie sur ce sujet – était : « Je veux être moins exigeante envers moi-même. » Ce que je cherchais chez les autres était finalement lié à moi. Je contrôle ce que je mange, alors je contrôle ce que les autres mangent. Je ne mange pas de fast-food, et je n’aime pas qu’on en mange quand je suis là. Je ne bois pas de soda, et je n’aime pas en avoir dans mon frigo. Tel produit est trop sucré : « Tu ne peux pas en manger autant. » On va dans tel endroit, je dois m’habiller d’une certaine manière : « On va dans tel endroit, tu ne peux pas mettre ce type de chaussures. » « Tel ami a cuisiné tout le repas pour nous, tu ne peux pas aller dîner dehors parce qu’il a cuisiné pour nous. » « On a mangé à telle heure, on ne peut pas déjà remanger. Comment peux-tu déjà avoir faim ? »
Je pourrais citer des tonnes d’exemples de choses que j’ai imposées à mon entourage, alors qu’en réalité, ce sont des choses que je m’imposais à moi-même. J’insiste bien sur le mot « imposer » parce que j’ai souvent fait des choses que je ne voulais pas faire.
Le « syndrome du perfectionniste » : certaines personnes, en quête de perfection, veulent plaire à tout le monde et ont du mal à refuser des demandes de peur de ne pas être à la hauteur ou de décevoir.
« Plaire à tout le monde », finalement, n’est-ce pas là le véritable problème ? Est-ce que cela est dû à mon activité ? Certainement ! Est-ce que cela est lié à mon enfance ? Très probablement, puisque tout est toujours lié à l’enfance.
C’est à ce moment-là que le chapitre de l’enfance s’est ouvert…
Mais alors, la véritable difficulté dans tout ça, c’est de comprendre pourquoi je suis aussi exigeante envers moi-même et envers les autres pour des choses du quotidien, tout en étant si laxiste sur des aspects bien plus importants.
Déjà, j’ai compris que j’étais un être particulier et complexe. C’est parfois confus dans mon esprit, mais c’est en même temps d’une clarté absolue !
Il y a des choses qui sont importantes pour moi (alors qu’elles semblent futiles pour tout le monde), et d’autres, qui ont été cruciales à un moment donné, qui ne le sont plus aujourd’hui. Pourquoi ? Probablement pour la paix intérieure : je pense et je réfléchis trop, et je préfère lâcher prise plutôt que de ressasser ou de cultiver quelque chose en moi.
Et puis, j’ai aussi compris que deux sentiments forts coexistent en moi : « j’aime » ou « je n’aime plus. » Je déteste rarement. Je peux donner beaucoup d’importance à des personnes, puis ne plus en accorder du tout si quelque chose se passe. Est-ce pour cela que j’ai souvent été mal aimée ? Parce que les gens ont perçu cette facette de moi ?
Ce qui est certain, c’est que j’ai travaillé sur cet aspect depuis plus d’un an. J’ai commencé à « fermer mon robinet » émotionnel, je donne à moins de personnes, mais de manière plus sincère, et je sais qu’aujourd’hui perdre ces personnes me ferait vraiment du mal.
Commentaires
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Laura
Hello Camille,
En lisant tes lignes, mes yeux se sont remplis de larmes. Je me suis beaucoup reconnue en toi, mais je n’ai pas encore fait le chemin que tu as parcouru.
Bravo pour tout ça et merci de te confier ça m’a fait me sentir moins seule.
Que ta route soit de plus en plus belle -
Audrey
Continue d’écrire.
Tout ceci est si honnête.
On passera tous notre vie à essayer d’apprendre à nous connaître, à évoluer au gré des évènements et des rencontres. Tu n’es pas seule ! -
Nadine
Nous sommes dans une société qui créée ces dérèglements, si l’on a cela, si l’on fait cela, si l’on ressent cela et bien il faut consulter, chercher, ah ! ça vient de l’enfance… Il y a surement du vrai dans tout cela mais ce que j’ai envie de faire passer comme message c’est que ce sont des maux occidentaux et modernes. D’où vient cette soudaine vague de mal être que je note de plus en plus fréquente chez les 20, 30 ans ? Depuis des decennies on nous cache qui nous sommes vraiment et tant que nous ne le saurons pas, chaques décennies aura son lots de perturbations. Et si en ces temps si difficiles on regardait un peu de plus près où se situe le véritable combat ? Un changement profond est en train de venir et il est temps de savoir qui nous sommes, nous sommes ce que l’éducation nationale, les médias, les réseaux, l’OMS, et j’en passe, nous ont toujours masqué. Regardons derrière ce masque la vérité, car nous l’avons tous en nous. J’espère que ce nouveau monde naitra avec le moins de douleurs possible et que tu feras parti de ceux qui soufriront le moins. Tant de gens souffrent sur cette planète et n’ont pas le temps de chercher à comprendre …ce n’est en aucun cas un jugement mais une constatation.
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PAULARD
Si bien dit….:
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PAULARD
Parfait …
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Anais
Quel plume… continue ainsi, un vrai plaisir de te lire Camille.
❤️ -
Noemie
Bon Camille. Pourquoi je me reconnais tellement en lisant cet article.
Avoir toujours tout fait par plaisir et puis en avoir marre, ne plus se sentir à sa place. Être partie après 20 ans de relation et aujourd’hui me rendre compte que personne n’a compris mon mal et toutes ces personnes côtoyé n’en n’ont rien eu à foutre. D’ailleurs je n’ai presque plus de contact avec les gens de mon « ancienne vie ». La preuve que j’ai fait le bo’ choix car aujourd’hui ces ge’s ne me manquent pas. Je les aient aimé, donner de l’amour et de l’attention que je n’ai pas reçu en retour. J’ai tjrs fait en fonction des autres mais aujourd’hui je vie pour moi. J’ai bco moins d’amis mais j’en ai d’autre bien plus vrais et sincère aujourd’hui. Courage Camille. -
Clemmpm
Merci pour ta transparence, effectivement en vieillissant on reconnaît sa part dans les relations. Tu n’es pas si différente on est tous un peu comme ça finalement (se questionner sur nos exigences et nos limites ) et c’est ok. Le lâcher prise est la clé parce que demain on ne sera plus là. Je t’embrasse fort
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Nawel
Zebrette ❤️
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Laroche
Bravo Camille pour ce post comme pour le précédent. Cette sincérité fait du bien ❤️ love sur toi
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Manon
Camille, vraiment c’est trop chouette de pouvoir te lire ici et sur des sujets enrichissants et profond. J’adore te suivre sur insta mais je crois que j’aime encore plus découvrir ta vision de la vie, tes pensées ici ! Ça se voit que tu aimes écrire, on ressent vraiment tes émotions à cœur ouvert, c’est si beau
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Vi
J’ai l’impression de lire dans mes pensées…
Tu n’es pas seule dans ce combat.
Tu trouveras tes réponses ! Et puis pourquoi les trouver ? Se laisser porter et changer d’avis sans cesse, c’est cool aussi -
Patricia
Admiration , c est le 1er mot après cette lecture plusieurs fois pour vraiment en ressentir la profondeur. Merci de ce partage aussi intime. Je te suis depuis un moment ( je pourrais être ta mère par mon âge) et pourtant je m inspire pour ta déco, les pépites que tu découvre, ta sensibilité et beaucoup d autre chose. Bravo pour cette franchise et bravo pour avoir eu le courage de te remettre en question. Beaucoup d autres reporte le problème sur les autres. Avec beaucoup de tendresse et de respect, je t aime beaucoup a travers tes mots et cet écran
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Eva
Bravo pour ton analyse sincère de ton fort intérieur, c est admirable
Petra
Tu es si touchante Camille je me retrouve dans ce que tu dis, j’aime ou je n’aime plus, n’est ce pas ça s’aimer soi-même? Ne plus avoir de temps pour la haine mais se focaliser sur le meilleur